« Je cherche à provoquer une émotion immédiate. » King Kong rouge en résine, tigre dentelle en aluminium, blue jeans et stiletto revisités, le sculpteur Richard Orlinski aime sortir des sentiers battus. Inspirées du cubisme et de son amour de l’Art déco, ses œuvres interpellent. Rencontre avec l’artiste contemporain français le plus coté en 2015.
Il n’y a pas d’âge ni de frontière lorsqu’il s’agit de créer. C’est d’autant plus vrai pour Orlinski : sa notoriété n’a explosé qu’à ses quarante ans. Pourtant son amour de l’art remonte à sa plus jeune enfance, époque où il modelait déjà des figures d’animaux en glaise, terre cuite ou pâte à modeler. « Tout était bon pour que je puisse m’exprimer. Le plaisir, le bien-être que cela me procurait me projetait dans un autre monde. » Un autre monde dans lequel le sculpteur plonge désormais le public. Avec humilité et enthousiasme.
Convaincu du talent de l’artiste, Barrière lui a apporté son soutien en exposant son travail. «C’est le premier Groupe avec lequel j’ai eu la chance de collaborer, par le biais d’une première installation au Festival de Cannes, puis durant celui du Cinéma Américain de Deauville. Les coups de cœur de Sharon Stone ou George Lucas ont été un coup de pouce supplémentaire».
Le surf du succès
Résine, aluminium, pierre ou bronze. Brillance et matité, transparence et opacité, couleurs vives et camaïeu de gris. Orlinski aime toutes les matières, toutes les tonalités. Surprendre fait partie de ses maître-mots. Une émotion qu’il a lui-même vécue lors du succès de sa première exposition à la Galerie des Lices de Saint-Tropez en 2005. « Vingt sculptures ont été vendues le premier mois. J’ai été le premier surpris. J’aurais pu me contenter de surfer sur ce premier succès, mais je me suis mis à recréer et recréer encore. »
En 2015, une de ses œuvres a été adjugée pour la somme de 740 000 euros. Propulsé sur la première place du podium des artistes contemporains français, Orlinski n’en perd pas sa modestie. L’artiste travaille sans relâche pour continuer à étonner et à émerveiller. « Ne serait-ce que quelques secondes, si elle [l’œuvre] vous sort du quotidien, alors j’ai l’impression d’avoir gagné. »
Âme d’enfant
Depuis l’âge de 4 ans, Richard Orlinski aime sculpter. À l’époque, il offrait ses créations à ses maîtresses d’école en « recherchant leur amour ». Un moyen de se distinguer de ses camarades. À l’adolescence, ce hobby le coupe de ses amis. « La sculpture ce n’est pas très rock’n’roll à cet âge-là. »
Mais avec le temps, la passion se fait plus forte. Orlinski s’y reconnecte vers ses vingt ans. Le jeune homme suit de longues études classiques. Viennent ensuite un travail dans l’immobilier, puis dans l’événementiel. Arrive le temps de fonder une famille, une priorité pour l’artiste. « Je me suis très tôt entouré d’enfants. J’en ai quatre, je les adore. » Mais la sculpture prend rapidement des airs de vocation.
Pour les passants
Pour Orlinski, l’art ne vaut que s’il est partagé. Défenseur d’un « art accessible à tous », le sculpteur s’applique à rendre ses œuvres visibles par le public. « En 2015, j’ai fait une installation de Kong, mon gorille, pour la terrasse d’une entreprise privée. Mais je ne l’ai fait qu’à la condition qu’on me laisse les tourner vers la rue, où défilaient les passants. »
Une philosophie de partage qu’il illustre notamment en se consacrant à de nombreuses associations caritatives. La vente d’une de ses œuvres au profit de « Make a wish », association qui réalise les rêves d’enfants malades, a permis l’achat de 30 000 vaccins. « C’est le genre d’action qui me remplit de joie et donne un sens ajouté à mon travail. » Il rencontre aussi régulièrement les enfants dans les hôpitaux. Porteur d’un message du cœur : créer pour se reconstruire.
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