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Quand le luminaire ÉCLAIRE LA LUMIÈRE

La lumière est devenue un pilier de l’architecture d’intérieur.

La lumière est devenue un pilier de l’architecture d’intérieur. Pourquoi et comment ? Les décorateurs qui participent aux univers du groupe Barrière ont chacun leurs idées... éclairantes.

Elle est devenue le nouveau territoire du « design millénium » dans l’air du temps des années 2000 : la lumière sort de l’ombre dans laquelle la croyaient plongée certains grognons commentateurs de l’architecture d’intérieur et de décoration. Pourtant, de l’antiquité de la chandelle jusqu’à l’irruption universelle de l’électricité – voilà à peine plus d’un siècle, quand même – chaque époque a mis la lumière dans sa boîte à outils nécessaires pour habiller des espaces à vivre. Mais il est vrai aussi que, depuis cent ans, la technologie précise et pointue de la ferronnerie permet à l’art de se glisser dans la physique en inventant (du sol au plafond) des formes et des audaces de suspensions, d’appliques ou de mouvements. Bref, en offrant à la lumière un nouvel univers, celui que lui donne le luminaire : le grain de la matière. Qu’il soit léger, lourdingue, élégant, affûté, gracile, mobile ou monumental, ce fameux luminaire a sorti la lumière de la coulisse. Elle ne participe plus seulement à l’atmosphère d’une décoration d’intérieur (ou d’extérieur) : elle en est devenue un pilier. Bien concret. Grâce au support du design. En 2020, l’enthousiasme déborde. À l’image de celui de la créatrice Marie-Lise Fery, fondatrice de la maison française Magic Circus Éditions, qui évoque ainsi récemment pour Le Figaro son spectaculaire lustre 08 en verre opalin et laiton. « Mon challenge, dit-elle, était de le rendre mobile, équilibré, aérien et de gagner en légèreté. Je souhaite mobiliser le regard du spectateur, son attention, recomposer et s’approprier l’espace, mais aussi inviter ce spectateur à renouveler sa perception de l’objet : créer la surprise ! Ce lustre aux allures de partition de musique résonne comme un mouvement et apporte un souffle de liberté ludique. » Surdimensionné ? En tout cas, beaucoup d’enthousiasme. Comme un regain de la « culture dolce vita » qui aimait toutes les lumières et a laissé, cinquante ans plus tard – comme une référence – la suspension Caboche de Foscarini, la lampe à poser Bloom de Fontana Arte ou le lampadaire Manhattan de Slide. Dans ces années 2000 commençantes se retrouve la même idée : façonner la lumière. « C’est comme sculpter de l’eau », confiait Orson Welles, le maître du clair-obscur au cinéma. Dans la réalité, c’est le pari en même temps que le parti pris de fabricants inventifs, de créateurs, de designers, de projeteurs. La lumière est dans l’air du temps comme l’air est dans la lumière du temps. Dans les années 2020, rien ne s’éteint.